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VITA NOVA - Dante ALIGHIERI

Cycles dantesques - Oeuvre


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VITA NOVA - Dante Alighieri

Dante écrit la Vita Nova (ou Vita Nuova, ou Nouvelle Vie) entre 1293 et 1295. Ce texte, très court par rapport à La Divine Comédie, alterne des textes en vers et en prose. C'est le fruit d'une dizaine d'années de travail. Il s'agit d'une oeuvre autobiographique très intime. Lorsqu'enfin, Dante termine d'écrire l'ouvrage, Beatrice, sa muse, est morte. Par respect pour elle, il ne dévoilera jamais son nom de famille. Ce sont les historiens qui, par la suite comprendront qu'il s'agissait de Beatrice Portinari (dont le surnom était Bice), issue d'une famille bourgeoise de l'époque, active dans le commerce et le crédit. Les Alighieri et les Portinari étaient voisins.


La construction du texte va de neuf en neuf paragraphes. Ce chiffre avait une grande importance pour Dante. On le retrouve également dans La Divine Comédie, notamment au niveau des cycles de l'Enfer.

Vita Nuova est un voyage initiatique autour de l'amour que Dante porte à sa muse. On peut diviser l'oeuvre en trois étapes de la vie de l'auteur : la première fois où il rencontre Beatrice et qu'elle le salue (ils ont entre 8 et 9 ans, en 1274), ensuite la seconde rencontre où elle l'ignore alors qu'il l'a croise dans la rue (certainement parce qu'elle était déjà mariée à un autre et que dans le milieu où ils évoluent le contraire aurait été déplacé. Dante a dix-huit ans). Enfin, la mort physique de Beatrice.

Pourtant, avec le temps, la dernière étape ne sera pas la plus douloureuse pour Dante, car la mort de sa muse lui offrira la possibilité de se connecter à l'âme de sa bien-aimée à travers le monde des rêves. C'est ce qu'il confiera dans La Divine Comédie et Vita Nuova. Cela lui permettra aussi de garder toute sa vie l'espoir de retrouver un jour sa bien-aimée.


La première rencontre:

"Dès lors, je dis qu'Amour domina mon âme, laquelle tout aussi lui fût mariée, et commença à prendre sur moi si grande assurance et telle seigneurie, grâce à la force que lui donnait mon imagination, qu'il me fallait accepter d'accomplir ses moindres volontés. Il me commandait souvent de chercher à voir cette angellette, et moi, enfant, maintes fois je l'allais cherchant et voyais en elle de si nobles et louables manières que d'elle on eût certes pu dire cette parole du poète Homère : elle ne paraissait pas fille d'un mortel, mais d'un dieu."


La deuxième rencontre (XXV - Sonnet XIV) :

"J'ai senti s'éveiller en mon coeur / Un esprit amoureux qui dormait /

Et puis, de loin, j'ai vu venir Amour / Si allègre qu'à peine l'ai reconnu.

Il me dit : "Pense à m'honorer"; / Et chacun de ses mots riaient.

Mon seigneur avec moi était là depuis peu / Quand, regardant d'où il était venu, /

Je vis Monna Vanna et Monna Bice / S'approcher de l'endroit où j'étais : /

Une merveille précédant l'autre. / Et, comme la mémoire me le rappelle, /

Amour me dit : "Celle-ci a nom Primavera, / Mais Amour, tant elle me ressemble, celle-là".


La mort physique de Beatrice (XXXI - chanson III):

"Les yeux dolents de pitié pour mon coeur / Ont tant souffert en versant tant de larmes /

Que désormais ils ne peuvent plus rien. / Pourtant, si je veux soulager la douleur /

Qui peu à peu à mort me mène, / Il convient que mon dire ne soit que gémissement./

Et puisqu'il me souvient d'avoir parlé / De ma dame, quand elle était vivante, /

Si volontiers, avec vous, gentilles dames, / Je ne veux en parler à d'autres /

Qu'à vous qui avez coeur gentil / Et, en pleurant je dirai d'elle /

Qui, si soudainement, au ciel s'en est allée / Laissant Amour tout dolent avec moi. /

Elle s'en est allée au plus haut ciel, Beatrice, / Au paisible royaume où sont les anges, /

Et pour demeurer avec eux, elle vous a abandonnées aussi !"


Dans ce récit, il analyse ses réactions et ses sentiments pour Beatrice. Il cherche à comprendre si l'Amour (qu'il personnifie dans ses écrits), dépourvu de toute raison, est une bonne chose, ou pas. Au final, il semblerait que oui, puisqu'il va lui permettre d'atteindre, à l'issue des ses voyages initiatiques, les portes du Paradis, dans La Divine Comédie.


128 pages / Sorti en français en octobre 1974 aux Editions Gallimard


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