Où allons-nous ? En Suisse, en Angleterre, en Grèce, en Norvège
À quelle époque ? Contemporaine, puis au XIXème et au XXème siècle
Venez, je vous raconte de quoi il est question :
Si vous prenez le temps de faire un tour vers mes précédentes chroniques littéraires, vous y découvrirez un post concernant le tome 1 de la saga de Lucinda Riley, à savoir l’histoire de la sœur ainée : Maia. Alors, j’avais promis de lire la suite de l’épopée des 7 sœurs, et c’est ce que je m’efforce de faire dès que je dispose d’un peu de temps de lecture.
Le tome 2 retrace l’histoire de famille d’Ally, la deuxième sœur de la famille d’Aplièse. Ally est une passionnée de voile. Depuis quelques années, elle s’est bâtie une solide réputation dans le milieu de la mer et de ses compétitions. Theo, l’un des meilleurs skippers au monde lui propose une place au sein de son équipage pour participer à la régate des Cyclades, prévue pour le mois de juin prochain. Ally accepte et, très vite, Theo et elle tombent amoureux. Mais un événement tragique vient ébranler l’idylle des deux personnages.
« Et, soudain, je vis la mer pour ce qu’elle était : une bête rugissante, incontrôlable, capable de transformer les hommes en débris flottants de sa force majestueuse. Alors qu’une aurore trouble commençait à émerger, j’aperçus la Tigresse se mettre en mouvement, s’écartant du port de Weymouth pour prendre le large. Je portais la main à mon cou et serrai fort entre mes doigts mon collier de fiançailles. Je ne pouvais rien faire d’autre. » P.173
À mon humble avis :
J’ai lu, par ci par là, sur internet, des critiques assez virulentes, voir méchantes sur la saga de Lucinda Riley. À mon humble avis, elles ne sont pas fondées sur des propos objectifs. Cette saga vaut le coup d’être lue. L’auteure a beaucoup de talent. Elle réussit à se renouveler à chaque tome et nous immerge totalement dans des univers historiques qui ont le mérite de nous transporter et de nous instruire. Le seul reproche que j’émettrai, et il est dû à la complexité d’écrire une saga, à mon avis, c’est le début du roman que j’ai trouvé un tantinet longuet. On sent bien toute la difficulté pour l’auteure à devoir d’une part faire en sorte que les lecteurs n’ayant pas lu le tome 1 ne soient pas perdus et que ceux ayant lu le premier volet ne soient pas lésés par des répétitions inhérentes au premier volet.
Ce qui fait la différence :
Je vous ai expliqué plus haut qu’Ally était passionnée par la voile et qu’un événement tragique allait bouleverser sa vie. En fait, il s’agit plutôt de deux événements tragiques : la mort de son père adoptif et la fin de sa relation avec l’amour de sa vie. N’oublions pas qu’à sa mort, Pa Salt a laissé à chacune des sœurs des indices pour qu’elles puissent découvrir leurs origines de naissance. Ally, ébranlée par les derniers événements de sa vie, n’arrive plus à se projeter dans l’avenir.
« Cependant, à présent que Theo m’avait quittée et que j’avais décidé de renoncer à la voile, au moins pour un temps, l’avenir qui s’ouvrait à moi était soudain vide, un vide sans fin que je ne savais absolument pas comment combler. » P.198
À défaut, elle décide de s’intéresser à son passé, celui de sa famille biologique. Et là, nous basculons à elle en 1875, en Norvège, et nous découvrons le passé d’Anna Tomasdatter Landvik, une jeune fermière à la voix envoûtante.
« Anna ferma les yeux et tenta de s’imaginer de nouveau sur la colline, en train d’appeler Rosa, tout comme elle l’avait fait ce soir-là. Elle inspira profondément et se mit à chanter. Les mots lui vinrent sans réfléchir tandis qu’elle racontait l’histoire du pauvre violoniste obligé de vendre sa vache pour récupérer son violon. Et, une fois que la dernière note pure eut disparu dans l’air du soir, elle rouvrit les yeux. […] Cette fois, quand elle eut terminé, elle vit Herr Bayer sortir un grand mouchoir de sa poche pour se tamponner les yeux. ̶ Jeune fille, déclara-t-il, la voix enrouée d’émotion, c’était sublime. Et cela valait amplement tout le mal de dos que j’endurerai ce soir après ce long voyage. » P.220-221
L’univers du tome 2 évolue dans une ambiance très musicale, grâce aux recherches généalogiques d’Ally. Vous y découvrirez ici une atmosphère très XIXème siècle, bercée par le piano et le violon féériques de la famille Halvorsen et d’Edvard Grieg, par la voix magique d’Anna et la flûte enchanteresse d’Ally.
Bravo à l’auteure et belle lecture à vous !
768 pages / Juin 2020 / Le Livre de Poche – Éditeur d’origine : CHARLESTON
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