top of page

Les chroniques de Radwane SAHELI

Dernière mise à jour : 7 juil. 2021

"La réussite du roman est qu'il touche tout le monde par ses thèmes universels"


"Difficile de faire une note de lecture quand on connait personnellement l’auteure. Mais bon, vu que le premier roman de Béatrice est sur le dessus de la pile des « à lire » sous ma table de chevet, le pont de l’ascension aidant, voilà que je m’y suis plongé.

Allez, sans raisonner, mettons l’intellect de côté, comme il est souvent recommandé à l’héroïne Sara, et fonctionnons avec le cœur.

Au plaisir, à la difficulté à lâcher l’affaire quand faut y aller, à l’excitation de reprendre le fil, à l’émotion qui pointe subtilement, cet ouvrage est une réussite, une vrai petite surprise, une boite de bonbons parsemés de pages en pages.

Merci Béatrice, pour ce moment !




Maintenant, séquence dissection : comment cela est-il possible tant ce roman avait tout pour se planter ? C’est que ça part dans tous les sens.

C’est un incroyable fouillis de mille et une choses, un mille feuilles de chansons, poésie, citations, littérature, romance, psychologie, éducation scolaire, aventure, ésotérisme, thriller, une tour de Babel à plusieurs langues, un voyage dans plusieurs contrées, et même dans le temps.

La réponse tient en quelques mots : une écriture audacieuse et une histoire solide en fil conducteur.

Béatrice, par exemple, réquisitionne tout simplement l’aviateur Jean Mermoz pour les besoins de son récit.

Béatrice passe en revue de nombreux thèmes d’actualités préoccupants (Ecologie, féminicide, Harcèlement, Perversion, etc….), nous assène ses justes vérités, et nous fait passer doucement la pilule l’air de rien.

C’est que son écriture est jubilatoire.

Non, vous ne trouverez pas de passages touffus de français châtié qu’il vous faudra attaquer dico à la main, non, c’est plutôt une écriture langage « 2019 », simple, naturelle, moderne et directe.

On a alors l’impression d’avoir accès à l’intimité de la pensée des personnages, à l’origine des mots quand ils se forment dans leur esprit.

C’est cash, et ça fonctionne.


La réussite du roman est qu’il touche tout le monde par ses thèmes universels, et c’est pour cela que l’on s’identifie et s’attache très vite à Sara. Car qu’est-ce que le voyage de la vie de Sara si ce n’est la recherche de la connaissance de soi ?

Nous avons tous cette quête perpétuelle, mais aussi des interrogations sur notre enfance, notre identité, nos erreurs, nos échecs et nos victoires.


Ce roman n’est pas autobiographique, c’est rappelé au début du livre. Mais toute écriture est forcément autobiographique, non pas qu’elle raconte la vie de l’auteur, mais que le sujet qui est abordé est forcément en corrélation, positive ou négative, avec son imaginaire ou son vécu.



Pour nous franco-sénégalais, nous nous approprions aussi très rapidement le contexte de l’histoire.

Avec Béatrice et Sara, nous adorons nos deux pays, et nous avons tous ressenti cette « expatriation » quand l’avion décollait de Dakar. Les anecdotes, les habitudes, les mœurs, les endroits sur le Sénégal, nous les connaissons tous, et le roman qui en fourmille, est en cela complètement résonant.


Avec Béatrice et Sara, nous avons tous ces chansons « qui collent au corps et au cœur », et qui continuent de nous accompagner.


Et l’histoire de Sara dans tout cela ? Un récit bien ficelé, qui tient en haleine, avec une trame un peu dévoilée en amont, mais qui réserve tout de même de belles surprises.


En refermant le livre de Béatrice, après avoir évacué la buée sur les yeux, on a l’impression d’avoir refermé une boite magique, capable de combiner tant de connaissances et d’émotions à la fois.

On se sent enrichi, humain, et tellement plein d’espoir."




Radwane SAHELI Auteur

(Texte publié pour la première fois en août 2019)

Crédit photo: Radwane Saheli, Siradjo L'booss




Posts récents

Voir tout

Comments


Post: Blog2 Post
bottom of page