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LE CERCLE DES DERNIERS LIBRAIRES – Sylvie BARON – Roman


le cercle des derniers libraires sylvie baron
Le cercle des derniers libraires

Et si votre charmante libraire de quartier risquait sa vie en pratiquant son métier ? Pour lutter contre la concurrence des ventes en ligne et les multinationales écrasantes de l’industrie du livre, vingt libraires, disséminés dans toute la France, ont décidé de se souder les coudes et de créer « le cercle des derniers libraires ». À l’initiative de ce projet, un an avant, Emma Pélissier, « heureuse propriétaire de l’enseigne Les Livres penseurs », vivant à Saint-Flour, en Auvergne-Rhône-Alpes.


Adrien Darcy est un journaliste sportif qui travaille pour La Montagne, un quotidien de Clermont-Ferrand. Blessé trois mois auparavant dans un accident de vélo (sport qu’il pratiquait intensément et avec passion), son patron lui propose d’enquêter sur une affaire de meurtres : trois libraires ont été assassinés, toujours à la date du 20, avec un mois d’intervalle à chaque fois. Adrien n’est pas vraiment passionné par le monde de la littérature, mais plutôt que de rester chez lui à ruminer des idées sombres et à se morfondre sur son propre compte, il finit par accepter.


« Le 20 août à Aurillac, dans le Cantal, on découvre le gérant de la librairie Point d’interrogation étranglé dans sa réserve ; le 20 septembre, à Brioude, en Haute-Loire, la libraire Bernadette Borne reçoit un coup de couteau mortel dans le dos. Le 20 octobre, il y a cinq jours donc, à Chamalières, Puy-de-Dôme, Christian Courtial, qui tenait la librairie Au fil des pages, est renversé par un chauffard et succombe à ses blessures. » (P.16-17)


Adrien commence par enquêter du côté de Chamalières. Il y rencontre Élisabeth Courtial, la sœur fort énigmatique et ambitieuse du défunt. Lizzie (comme on la surnomme) explique au journaliste qu’elle comptait contacter la presse pour émettre un appel à témoin ; son déplacement jusqu’à elle tombe à pic.


« — Au Fil des pages a été créée par notre père, il y a presque quarante maintenant. Nous avons résisté à la vente des livres en ligne, au livre audio, numérique, et dernièrement à la création du livre à la demande sur le lieu de vente. Vous ne croyez tout de même pas qu’on va mettre la clé sous la porte ! La librairie continuera sans Christian comme elle a continué sans mon père, je suis tout à fait capable de la reprendre ! » (P.33)


Adrien, fort peu motivé par cette enquête imposée par son patron, et totalement déconnecté du fonctionnement d’une librairie, continue malgré tout ses investigations en allant interroger Emma Pélissier, la créatrice du « Cercle des derniers libraires ».


Ce polar rural est un petit bijou ! J’ai pris beaucoup de plaisir à découvrir la plume de Sylvie Baron, et je pense me lancer dans d’autres ouvrages de l’auteure sous peu. Le style est fluide, les intrigues sont dignes de celles d’Agatha Christie, les personnages sont attachants et l’auteure m’a retourné plusieurs fois le cerveau à force de chercher qui était l’assassin. Je soulignerai également un autre aspect fort prenant du roman : celui de la défense de la cause des libraires indépendants. Une cause, en tant qu’auteure et lectrice, à laquelle je ne peux qu’adhérer !


« L’indifférence des politiques à leur égard la révoltait. Certains élus ne se rendaient même pas compte qu’ils perdaient là un trésor inestimable, qu’on volait à leurs administrés une part de culture et de liberté. C’est ce qui l’avait décidée à réagir et à créer le Cercle des derniers libraires. Ce nom lui était venu spontanément à l’esprit. « Derniers » parce qu’ils étaient bien les survivants d’une profession rongée par les technologies et l’indifférence du consommateur ; « cercle » en référence au cercle de famille, uni et fort, parce qu’ils avaient un besoin urgent de se tenir la main pour gagner leur combat. » (P.49)


Belle future lecture à vous et bravo à l’auteure.


352 Pages / Première édition publiée en mars 2018 aux Éditions De Borée


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